Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour un désert avant cette découverte. On admirait avec quelle promptitude il s’était peuplé, et l’on y comptait alors plus de cent mille hommes, ouvriers ou marchands. Les vivres y étaient d’autant plus chers, qu’on était obligé de les y apporter de fort loin ; et les maisons assez mal bâties, parce qu’on se formait des logemens proportionnés au peu de séjour qu’on y devait faire. Peu de temps après, un ordre du roi fit fermer la mine et disparaître tous les habitans. On s’imagina que le dessein de ce prince était d’augmenter le prix et la vente des diamans : mais quelques Indiens mieux instruits apprirent à Méthold que cet ordre était venu à l’occasion d’une ambassade du Mogol qui demandait au roi de Golconde trois livres pesant de ses plus beaux diamans. Aussitôt que les deux cours se furent accordées, on recommença le travail, et la mine était presque épuisée lorsque Methold quitta Masulipatan.

Ce pays produit aussi beaucoup de cristal et quantité d’autres pierres transparentes, telles que des grenats, des améthystes, des topazes et des agates. Il s’y trouve beaucoup de fer et d’acier qui se transporte en divers endroits des Indes.

On ne connaît dans le pays aucune mine d’or ni de cuivre. Il se trouve dans un seul endroit des montagnes une grande quantité de bézoards, qu’on tire du ventre des chèvres. Méthold parle avec admiration de la multitude