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un point noir dans une pierre qu’un point rouge, on brûle la pierre qui est tachée d’un point rouge, et ce point devient noir.

On trouve auprès de cette mine quantité de lapidaires qui n’ont que des roues d’acier à peu près de la grandeur de nos assiettes de table. Ils ne mettent qu’une pierre sur chaque roue, qu’ils arrosent incessamment avec de l’eau, jusqu’à ce qu’ils aient trouvé le chemin de la pierre. Alors ils prennent de l’huile et n’épargnent pas la poudre de diamant, qui est toujours à grand marché. Ils chargent aussi la pierre beaucoup plus que nous. Tavernier vit mettre sur une pierre cent cinquante livres de plomb. C’était à la vérité une grande pierre qui demeura à cent trois carats après avoir été taillée, et la grande roue du moulin, qui était à notre manière, était tournée par quatre Nègres. Les Indiens ne croient pas que la charge donne des glaces aux pierres.

Le négoce se fait à la mine avec autant de liberté que de bonne foi. Outre ses deux pour cent, le roi tire un droit des marchands pour la permission de faire travailler à la mine. Ces marchands, après avoir cherché un endroit favorable avec les mineurs, prennent une portion de terrain à laquelle ils emploient un nombre convenable d’ouvriers. Depuis le premier moment du travail jusqu’au dernier, ils paient chaque jour au roi deux pagodes pour cinquante hommes, et quatre pagodes s’ils en emploient cent.