Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/390

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extrême satisfaction. Jamais la nation française ne s’était acquis plus de gloire aux Indes. Les apparences semblaient promettre plus de sûreté à la veuve du nabab dans les établissemens anglais, hollandais, danois, tels que Porto-Novo, Tranquebar ou Négapatan, qui étaient plus proches et plus puissans que le nôtre. Mais venir d’elle-même, et sans aucune convention, se jeter sous la protection des Français, c’était déclarer hautement qu’elle avait pour eux plus d’estime et de confiance que pour toutes les autres nations de l’Europe.

Cependant Sabder-Aly-Khan, fils aîné du malheureux Daoust, arriva près d’Arcate, deux jours après la bataille, avec un corps de sept à huit cents chevaux. Mais à la première nouvelle de ce désastre, il se vit abandonné de ses troupes, et réduit à se sauver avec quatre de ses gens dans la forteresse de Vélour. Sander-Saheb, son beau-frère, qui était sorti de Trichenapaly avec quatre cents chevaux, apprit aussi cette funeste nouvelle en chemin, et trouva tout le pays soulevé contre les Maures. Plusieurs petits princes, qui portent le titre de paliagaras, se déclarèrent pour les Marattes, jusqu’à tenter de l’enlever pour le livrer entre leurs mains. Il n’eut pas d’autre ressource que de retourner à Trichenapaly, et de s’y renfermer dans la forteresse. Le général des Marattes prit sa marche vers Arcate, dont il se rendit maître sans opposition. La ville fut abandonnée au pillage et consumée en partie par