Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/400

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le siége avec votre armée, elle est demeurée ici.

» Votre seigneurie m’écrit de remettre aux cavaliers que vous enverrez cette dame, son fils, et les richesses qu’ils ont apportées dans cette ville. Vous qui êtes rempli de bravoure et de générosité, que penseriez-vous de moi si j’étais capable de cette bassesse ? La femme de Sander-Saheb est dans Pondichéry sous la protection du roi mon maître, et tout ce qu’il y a de Français aux Indes perdrait la vie plutôt que de vous la livrer. Vous me dites qu’elle a ici les trésors de Tanjaour et de Trichenapaly ; je ne le crois pas, et je n’y vois aucune apparence, puisque j’ai même été obligé de lui fournir de l’argent pour vivre et pour payer ses domestiques.

» Enfin vous me menacez, si je ne me conforme pas à vos demandes, d’envoyer votre armée contre nous, et d’y venir vous-mêmes. Je me prépare de mon mieux à vous recevoir, et à mériter votre estime, en vous faisant connaître que j’ai l’honneur de commander à la plus brave de toutes les nations de la terre, et qui se défend avec le plus d’intrépidité contre une injuste attaque.

» Je mets au reste ma confiance dans le Dieu tout-puissant, devant lequel les plus formidables armées sont comme la paille légère que le vent emporte et dissipe de tous côtés ; j’espère qu’il favorisera la justice de notre cause. J’avais déjà entendu parler de ce qui était arrivé à Bassin ; mais cette place n’était pas défendue par des Français. »