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d’éclat que celui du Val-de-Grâce ; le dedans et le dehors sont également revêtus de marbre blanc ; c’est sous ce dôme qu’on a placé le tombeau, quoique le corps de l’impératrice ait été déposé sous une voûte qui est au-dessous de la première plate-forme. Les mêmes cérémonies qui se font dans ce lieu souterrain s’observent sous le dôme autour du tombeau ; c’est-à-dire que de temps en temps on y change les tapis, les chandeliers et les autres ornemens. On y trouve toujours aussi quelques molahs en prière. Tavernier vit commencer et finir ce grand ouvrage, auquel il assure qu’on employa vingt-deux ans, et le travail continuel de vingt mille hommes. On prétend, dit-il, que les seuls échafaudages ont coûté plus que l’ouvrage entier, parce que, manquant de bois, on était contraint de les faire de brique, comme les cintres de toutes les voûtes ; ce qui demandait un travail et des frais immenses. Schah-Djehan avait commencé à se bâtir un tombeau de l’autre côté de la rivière : mais la guerre qu’il eut avec ses enfans interrompit ce dessein, et l’heureux Aureng-Zeb, son successeur, ne se fit pas un devoir de l’achever. Deux mille hommes, sous le commandement d’un eunuque, veillent sans cesse à la garde du mausolée de l’impératrice et du tasimakan.

Les tombeaux des eunuques n’ont qu’une seule plate-forme, avec quatre petites chambres aux quatre coins. À la distance d’une lieue des murs d’Agra, on visite la sépulture de l’empereur