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église de brique, dont les pères augustins sont en possession. Tavernier observe, à l’occasion des galéasses qui se font à Daca, qu’on est étonné de leur vitesse. Il s’en fait de si longues, qu’elles ont jusqu’à cinquante rames de chaque côté, mais on ne met que deux hommes à chaque rame. Quelques-unes sont fort ornées. L’or et l’azur y sont prodigués.

On lit dans une autre partie de sa relation qu’étant allé au palais pour prendre congé de l’empereur avant de quitter sa cour, ce monarque lui fit dire qu’il ne voulait pas le laisser partir sans lui montrer ses joyaux. Le lendemain, de grand matin, cinq ou six officiers vinrent l’avertir que l’empereur le demandait. Il se rendit au palais, où les courtiers des joyaux le présentèrent à sa majesté, et le menèrent ensuite dans une petite chambre qui est au bout de la salle où l’empereur était sur son trône, et d’où il pouvait les voir.

Akel-Khan, chef du trésor des joyaux, était déjà dans cette chambre. Il donna ordre à quatre eunuques de la cour d’aller chercher les joyaux, qu’ils apportèrent dans deux grands plats de bois lacrés, avec des feuilles d’or, et couverts de petits tapis faits exprès, l’un de velours rouge, l’autre de velours vert en broderie. On les découvrit : on compta trois fois toutes les pièces ; trois écrivains en firent la liste. Les Indiens observent toutes ces formalités avec autant de patience que de circonspection ; et s’ils voient quelqu’un qui se presse