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officier qui tient registre de toutes les marchandises qui s’embarquent, soit pour la Hollande ou d’autres lieux, vint à bord pour y lire le mémoire de tout ce qu’on avait embarqué, et pour le faire signer non-seulement au capitaine, mais encore à tous les marchands qui partaient avec lui. Ce mémoire fut enfermé dans la même caisse où l’on enferme tous les livres de compte, et le rôle de tout ce qui s’est passé dans les comptoirs des Indes. Ensuite on scella le couvert sous lequel sont toutes les marchandises. Le second jour, le major de la ville, l’avocat fiscal et le premier chirurgien vinrent visiter à bord tous ceux qui s’étaient embarqués pour la Hollande. Le major, pour s’assurer qu’il n’y a point de soldats qui partent sans congé ; l'avocat fiscal, pour voir si quelque écrivain de la compagnie ne se dérobe point avant l’expiration de son terme ; le chirurgien, pour examiner tous les malades qu’on fait partir, et pour décider avec serment que leur mal est incurable aux Indes. Enfin le troisième jour est donné aux adieux des habitans de la ville, qui apportent des rafraîchissemens pour traiter leurs amis, et qui joignent la musique à la bonne chère.

Cinquante-six jours d’une heureuse navigation firent arriver la flotte hollandaise au cap de Bonne-Espérance. Elle y passa trois semaines, pendant lesquelles Tavernier se fit un amusement de ses observations. On ne s’ar-