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vandiers, portefaix, d’esclaves et de petits marchands, accompagnent les armées, pour leur rendre le même service que dans les villes ; mais toute cette milice de garde n’est pas sur le même pied. Le plus considérable de tous les corps militaires est celui des quatre mille esclaves de l’empereur, qui est distingué par ce nom pour marquer son dévouement à sa personne. Leur chef, nommé le deroga, est un officier de considération auquel on confie souvent le commandement des armées. Tous les soldats qu’on admet dans une troupe si relevée sont marqués an front. C’est de là qu’on tire les mansebdards et d’autres officiers subalternes pour les faire monter par degrés jusqu’au rang d’ombras de guerre : titre qui répond assez à celui de nos lieutenans-généraux.

Les gardes de la masse d’or, de la masse d’argent et de la masse de fer, composent aussi trois différentes compagnies, dont les soldats sont marqués diversement au front. Leur paie est plus grosse et leur rang plus respecté, suivant le métal dont leurs masses sont revêtues. Tous ces corps sont remplis de soldats d’élite, que leur valeur a rendus dignes d’y être admis ; il faut nécessairement avoir servi dans quelques-unes de ces troupes, et s’y être distingué, pour s’élever aux dignités de l’état. Dans les armées du mogol, la naissance ne donne point de rang ; c’est le mérite qui règle les prééminences, et souvent le fils d’un ombra se voit confondu dans les derniers degrés de la