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majesté, qui conviennent aux propriétés naturelles de ces grands animaux. Leurs harnais sont d’une magnificence qui étonne. Celui que monte l’empereur a sur le dos un trône éclatant d’or et de pierres précieuses. Les autres sont couverts de plaques d’or et d’argent, de housses en broderies d’or, de campanes et de franges d’or. L’éléphant du trône, qui porte le nom d’Aureng-gas, c’est-à-dire capitaine des éléphans, a toujours un train nombreux à sa suite. Il ne marche jamais sans être précédé de timbales, de trompettes et de bannières. Il a triple paie pour sa dépense. La cour entretient d’ailleurs dix hommes pour le service de chaque éléphant : deux qui ont soin de l’exercer, de le conduire et de le gouverner ; deux qui lui attachent ses chaînes ; deux qui lui fournissent son vin et l’eau qu’on lui fait boire ; deux qui portent la lance devant lui, et qui font écarter le peuple ; deux qui allument des feux d’artifice devant ses yeux pour l’accoutumer à cette vue ; un pour lui ôter sa litière et lui en fournie de nouvelle ; un autre enfin pour chasser les mouches qui l’importunent, et pour le rafraîchir, en lui versant par intervalles de l’eau sur le corps. Ces éléphans du palais sont également dressés pour la chasse et pour le combat. On les accoutume au carnage en leur faisant attaquer des lions et des tigres.

L’artillerie de l’empereur est nombreuse, et la plupart des pièces de canon qu’il emploie