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jamais que les présens à la main : mais cet usage vient moins de l’avarice des omhras que du respect des cliens. On fait peu d’attention à la valeur de l’offre. L’essentiel est de ne pas se présenter les mains vides devant les grands officiers de la cour.

Si l’empereur ne marche, pas lui-même à la tête de ses troupes, le commandement des armées est confié à quelqu’un des princes du sang, ou à deux généraux choisis par le souverain ; l’un du nombre des omhras mahométans, l’autre parmi des radjas indiens. Les troupes de l’empire sont commandées par l’omhra. Les troupes auxiliaires n’obéissent qu’aux radjas de leur nation. Akbar, ayant entrepris de régler les armées, y établit l’ordre suivant, qui s’observe depuis son règne. Il voulut que tous les officiers de ses troupes fussent payés sous trois titres différens : les premiers, sous le titre de douze mois ; les seconds, sous le titre de six mois, et les troisièmes, sous celui de quatre. Ainsi, lorsque l’empereur donne à un mansebdar, c’est-à-dire à un bas-officier de l’empire, vingt roupies par mois au premier titre, sa paie monte par an à sept cent cinquante roupies, car on en ajoute toujours dix de plus. Celui à qui l’on assigne par mois la même paie au second titre en reçoit par an trois cent soixante-quinze. Celui dont la paie n’est qu’au troisième titre, n’a par an que deux cent cinquante roupies d’appointemens. Ce règlement est d’autant plus bizarre, que ceux qui ne sont payés