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qu’il faisait merveilleusement, s’était réfugié à la cour du mogol, où il avait fait sa fortune.

Au pied du trône, tous les omhras, magnifiquement vêtus, étaient rangés sur une estrade couverte d’un grand dais, de brocart, à grandes franges d’or, environnée d’une balustrade d’argent. Les piliers de la salle étaient revêtus de brocart à fond d’or. De toutes les parties du plafond pendaient de grands dais de satin à fleurs, attachés par des cordons de soie rouge, avec de grosses houppes de soie, mêlées de filets d’or. Tout le bas était couvert de grands tapis de soie très-riches, d’une longueur et d’une largeur étonnantes. Dans la cour, on avait dressé une tente, qu’on nomme l’aspek, aussi longue et aussi large que la salle à laquelle elle était jointe par le haut. Du côté de la cour, elle était environnée d’un grand balustre couvert de plaques d’argent, et soutenu par des piliers de différentes grosseurs, tous couverts aussi de plaques du même métal. Elle est rouge en dehors, mais doublée en dedans de ces belles chites, ou toiles peintes au pinceau, ordonnées exprès, avec des couleurs si vives, et des fleurs si naturelles, qu’on les aurait prises pour un parterre suspendu. Les arcades qui environnent la cour n’avaient pas moins d’éclat. Chaque omhras était chargé des ornemens de la sienne, et s’était efforcé de l’emporter par sa magnificence. Le troisième jour de cette superbe fête, l’empereur se fit peser avec beaucoup de cérémonie, et quelques omhras à son