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riches harnois des chevaux ; une autre pour les vestes de brocart dont l’empereur fait ses présens, etc. On en distingue quatre, proche l’une de l’autre dont la première est pour les fruits, la seconde pour les confitures, la troisième pour l’eau du Gange et pour le salpêtre qui sert à le rafraîchir, et la quatrième pour le bétel. Ces quatre tentes sont suivies de quinze ou seize autres, qui composent les cuisines et leurs dépendances ; d’un autre côté sont celles des eunuques et d’un grand nombre d’officiers, après lesquelles on en trouve quatre ou cinq longues, qui sont pour les chevaux de main, et quantité d’autres pour les éléphans, avec toutes celles qui sont comprises sous le nom de la vénerie ; car on porte toujours pour la chasse une quantité d’oiseaux de proie, de chiens, de léopards. On mène par ostentation des lions, des rhinocéros, de grands buffles du Bengale, qui combattent le lion, et des gazelles apprivoisées, qu’on fait battre devant l’empereur. Tous ces animaux ont leurs gouverneurs et leurs retraites. On conçoit aisément que ce grand quartier, qui se trouve toujours au centre de l’armée, doit former un des plus beaux spectacles du monde.

Aussitôt que le grand-maréchal des logis a choisi le quartier de l’empereur, et qu’il a fait dresser l’amkas, c’est-à-dire la plus haute de toutes les tentes, sur laquelle il se règle pour le reste de la disposition de l’armée, il marque les bazars, dont le premier et le prin-