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dans la belle saison, où l’usage est de se promener sur l’eau. Celles dont la situation est moins riante ne laissent pas d’avoir aussi leur jardin, et plusieurs ont un petit canal qui répond au lac, avec un petit bateau pour la promenade.

Dans une extrémité de la ville s’élève une montagne détachée de toutes les autres, qui fait encore une perspective très-agréable, parce qu’elle a sur sa pente plusieurs belles maisons avec leurs jardins, et sur son sommet une mosquée et un ermitage bien bâtis, avec un jardin et quantité de beaux arbres verts, qui lui servent comme de couronne ; aussi se nomme-t-elle, dans la langue du pays, Hariperbet, qui signifie montagne de verdure. À l’opposite, on en découvre une autre, sur laquelle on voit aussi une petite mosquée avec son jardin, et un très-ancien bâtiment qui doit avoir été un temple d’idoles, quoiqu’il porte le nom de trône de Salomon, parce que les habitans le croient l’ouvrage de ce prince, dans un voyage qu’ils lui attribuent à Cachemire.

La beauté du lac est augmentée par un grand nombre de petites îles qui forment autant de jardins de plaisance dont l’aspect offre de belles masses de verdure au milieu des eaux, parce qu’ils sont remplis d’arbres fruitiers, et bordés de trembles à larges feuilles, dont les plus gros peuvent être embrassés, mais tous d’une hauteur extraordinaire, avec un seul bouquet de branches à leur cime, comme le