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palmier. Au delà du lac, sur le penchant des montagnes, ce n’est que maisons et jardins de plaisance. La nature semble avoir destiné de si beaux lieux à cet usage ; ils sont remplis de sources et de ruisseaux. L’air y est toujours pur, et l’on y a de toutes parts, la vue du lac, des îles et de la ville. Le plus délicieux de tous ces jardins est celui qui porte le nom Chahlimar, ou jardin du roi. On y entre par un grand canal bordé de gazons, qui a plus de deux cents pas de long, entre deux belles allées de peupliers. Il conduit à un grand cabinet qui est au milieu du jardin, où commence un autre canal bien plus magnifique, qui va tant soit peu en montant jusqu’à l’extrémité du jardin. Ce second canal est pavé de grandes pierres de taille ; ses bords sont en talus, de la même pierre ; on voit dans le milieu une longue file de jets d’eau, de quinze en quinze pas, sans en compter un grand nombre d’autres qui s’élèvent d’espace en espace, de diverses pièces d’eau rondes, dont il est bordé comme d’autant de réservoirs ; il se termine au pied d’un cabinet qui ressemble beaucoup au premier. Ces cabinets, qui sont à peu près en dômes, situés au milieu du canal et entourés d’eau, et par conséquent entre les deux grandes allées de peupliers, ont une galerie qui règne tout autour, et quatre portes, opposées les unes aux autres, deux desquelles regardent les allées, avec deux ponts pour y passer, et les deux autres donnent sur les canaux