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le roi établit à son couronnement, en lui mettant une couronne sur la tête et lui donnant le nom de roi, parce que cette ville est capitale d’une des douze provinces d’Arakan, qui sont toujours gouvernées par des têtes couronnées. On voit près d’Oriétan la montagne de Naom, qui donne son nom à un lac voisin. C’est dans ce lieu qu’on relègue les criminels, après leur avoir coupé les talons, pour leur ôter le moyen de fuir. Cette montagne est si escarpée, et les bêtes féroces y sont en si grand nombre, qu’il est presque impossible de la traverser.

En doublant le cap de Nigraès, on se rend à Siriam, dont quelques-uns font la dernière ville du royaume d’Arakan, quoique d’autres la mettent dans le Pégou. Ce fut dans cette ville que le roi d’Arakan se retira avec son armée victorieuse, après avoir pillé le Tangut, qui appartenait au roi de Brama, et dans laquelle il avait trouvé non-seulement de grandes richesses, mais encore l’éléphant blanc et les deux rubis auxquels la prééminence de l’empire est attachée. Siriam n’a plus son ancienne splendeur ; elle était autrefois la capitale du royaume et la demeure d’un roi. On voit encore les traces d’une forte muraille dont elle était environnée. Toutes ces petites monarchies de l’Inde ont éprouvé de fréquentes révolutions.

Les habitans estiment dans leur figure et dans leur taille ce que les autres nations re-