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mois de l’été à faire par eau le voyage d’Oriétan, suivi de toute sa noblesse, dans des barques si belles et si commodes, qu’on prendrait ce cortége pour un palais ou pour une ville flottante.

C’est à Daniel Sheldon qu’on doit aussi quelque éclaircissement sur un pays célèbre, mais dont l’intérieur est peu connu.

Il donne au Pégou pour bornes au nord, les pays de Brama, de Siammon et de Calaminham ; à l’ouest, les montagnes de Pré, qui le séparent du royaume d’Arakan, et le golfe de Bengale, dont les côtes lui appartiennent depuis le cap de Nigraès jusqu’à la ville de Tavay ; à l’est, le pays de Laos ; au midi, le royaume de Siam ; mais il ajoute que ces bornes ne sont pas si constantes, qu’elles ne changent souvent par des acquisitions ou des pertes. Vers la fin du siècle précédent, un de ses rois les étendit beaucoup ; il obligea jusqu’aux Siamois à payer un tribut : mais cette gloire dura peu, et ses successeurs ont été renfermés dans les possessions de leurs ancêtres.

Le pays est arrosé de plusieurs rivières, dont la principale sort du lac de Chiama, et ne parcourt pas moins de quatre ou cinq cents milles jusqu’à la mer : elle porte le nom de Pégou, comme le royaume qu’elle arrose. La fertilité qu’elle répand, et ses inondations régulières l’ont fait nommer aussi le Nil indien. Ses débordemens s’étendent jusqu’à trente