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près du roi. Dans la troupe d’éléphans sauvages il s’en trouva deux ou trois fort jeunes et fort petits. Le roi dit à l’ambassadeur qu’il en enverrait un à M. le duc de Bourgogne ; mais, faisant réflexion que M. le duc d’Anjou pourrait souhaiter aussi d’en avoir un, il ajouta qu’il voulait lui en envoyer un plus petit, afin qu’il n’y eût point de jalousie entre ces deux princes.

Les Français partirent de Siam le 14 décembre, accompagnés du seigneur Constance, qui voulut suivre l’ambassadeur jusqu’à la barre avec de nouvelles marques d’honneur. Outre la lettre du roi son maître, qu’il fit apporter pompeusement au vaisseau français, il chargea le père Tachard de celle qu’il écrivait lui-même au roi de France, et lui fit présent d’un chapelet composé du bois précieux de Calambac, dont la croix et les gros grains étaient de tombac.

Il ne restait qu’à mettre à la voile. M. le chevalier de Forbin, et M. de la Marre, ingénieur, étant demeurés volontairement au service du roi de Siam, l’ambassadeur partait avec la satisfaction de n’avoir pas perdu un seul homme pendant le séjour qu’il avait fait dans les états de ce prince ; et deux ambassadeurs siamois qu’il menait en France avec leur suite rendirent témoignage, dans toute sa route, de la considération extraordinaire avec laquelle il avait été reçu d’une des premières puissances de l’Inde.