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fut observée aussi soigneusement qu’il fut possible dans le mouvement continuel du navire. Les ambassadeurs siamois en conçurent une haute estime pour l’astronomie européenne, et les pilotes se confirmèrent dans l’estime de leur longitude, qui se trouva fort juste, par l’arrivée de la flotte au cap de Bonne-Espérance.

On avait recommandé aux pères de s’éclaircir d’une particularité curieuse, qui regardait la montagne de la Table, où M. Thévenot prétendait, quoique sur le témoignage d’autrui, que la mer avait autrefois passé, et qu’on trouvait beaucoup de coquillages. Deux jésuites entreprirent de découvrir la vérité de cette remarque. Leur espérance était aussi de trouver des plantes extraordinaires sur cette montagne, sans compter qu’ils voulaient lever la carte du pays qu’elle domine de tous côtés.

« Nous nous mîmes en chemin, écrit le père de Bèze, avec deux de nos gens. Quelques autres avaient tenté sans succès la même entreprise. Du pied de la montagne nous vîmes une grande quantité d’eau, qui tombe comme en cascade le long du roc, dont la hauteur est fort escarpée. Toutes ces eaux ramassées formaient une rivière considérable ; mais la plupart vont se perdre dans la terre, au pied de la montagne, et le reste se réunit en deux autres gros ruisseaux, qui font tourner des moulins près des habitations hollandaises. Elles n’ont pas d’autre origine que les nuages, qui,