Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/118

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chemin vers l’orient, nous arrivâmes au village de Ban-Soan, composé de dix à douze maisons ; ses environs sont pleins de mines de fer : on y voit une méchante forge, où chaque habitant est obligé de fondre tous les ans un pic, c’est-à-dire cent vingt-cinq livres de fer pour le roi. Toute la forge consistait en deux ou trois fourneaux qu’ils remplissent ; ensuite ils couvrent la mine de charbon, et le charbon venant peu à peu à se réduire en cendres, la mine se trouve au fond dans une espèce de boule. Les soufflets dont ils se servent sont assez singuliers : ce sont deux cylindres de bois creusés, de sept à huit pouces de diamètre ; chaque cylindre a son piston de bois, entouré d’une pièce de toile roulée qui est attachée au bois du piston avec de petites cordes. Un homme seul, élevé sur un petit banc, s’il en est besoin, prend un de ces pistons de chaque main par un long manche, pour les baisser et les lever l’un après l’autre ; le piston qu’il élève laisse entrer l’air, parce que le haut du cylindre est un peu plus large que le bas ; le même, quand on le baisse, le pousse avec force dans un canal de bambou qui aboutit au fourneau.

» Nous partîmes de grand matin pour aller à la mine ; elle est à l’orient d’une assez haute montagne nommée Caou-Petquedec, dont elle est si proche, qu’elle y paraît comme attachée ; elle paraît divisée en deux roches, qui apparemment sont unies sous terre. La grande,