Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/208

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avec toute la diligence possible quelques secours au premier ambassadeur que nous avions laissé assez près du rivage où notre vaisseau s’était brisé. Il nous répondit que, dans la saison où l’on était encore, il était impossible de nous satisfaire ; mais qu’aussitôt qu’elle serait passée, il ne manquerait pas d’y employer tous ses soins. Il ajouta que nous étions heureux d’avoir suivi les côtes ; que, si nous eussions pénétré dans les bois, nous serions infailliblement tombés entre les mains de certains Cafres qui nous auraient massacrés sans pitié.

» Lorsqu’en approchant du Cap, nous eûmes aperçu plusieurs navires, nous sentîmes l’espérance de revoir encore une fois nos parens et notre chère patrie. Les offres du commandant nous confirmèrent dans une idée si consolante, et nous firent presque entièrement oublier nos peines : il fut fidèle à ses promesses. Son secrétaire reçut ordre de nous conduire au logement qu’il nous avait fait préparer, et l’on nous y fournit libéralement tous les rafraîchissemens qui nous étaient nécessaires. Il est vrai qu’il fit tenir un compte exact de notre dépense, et du loyer même de notre maison, qu’il envoya jusqu’à Siam aux ministres du roi notre maître, et qui lui fut payé avec autant d’exactitude. On lui remboursa jusqu’à la paie de l’officier et des soldats qui étaient venus au-devant de nous, et qui firent la garde à notre porte pendant tout le séjour que nous fîmes au Cap.