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Siam en a sept qui sortent ainsi l’un de l’autre. Les grands officiers en ont jusqu’à trois. Quelques tours carrées qui s’élèvent en divers endroits du palais ont aussi plusieurs combles. On remarque la même gradation dans les pagodes ; de trois toits, le plus élevé est celui sous lequel est placé l’idole ; les deux autres sont pour le peuple.

L’intérieur des palais du roi de Siam est peu connu des étrangers. Suivant Laloubère, il ne l’est pas plus des grands de la nation ; du moins s’il est vrai, comme on l’en assura, que personne ne pénètre plus loin que la salle de l’audience et celle du conseil, qui ne sont que deux premières pièces d’un grand corps de bâtiment, sans aucune sorte d’antichambre. Tachard fut introduit dans quelques appartemens plus enfoncés, surtout à Louvo ; mais il ne s’arrête point à les décrire, par respect apparemment pour l’usage qui en défend l’entrée. Il convient lui-même que les palais du roi ne sont habités que par ses femmes et par ses eunuques. Lorsque les envoyés de France dînèrent au palais de Siam, ce fut dans une cour fort agréable, sous de grands arbres, au bord d’un réservoir. À Louvo, ils dînèrent dans une salle du jardin dont les murs étaient revêtus d’un ciment fort blanc et fort poli. Cette salle avait une porte à chaque bout : elle était entourée d’un fossé large de deux à trois toises, et de cinq ou six pieds de profondeur, dans lequel il y avait une vingtaine de petits