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jets d’eau à distances égales, qui jaillissaient en arrosoir ; c’est-à-dire par des ajustages percés de trous fort petits, mais seulement à la hauteur des bords du fossé, parce qu’au lieu d’élever les eaux, on avait creusé la terre pour abaisser les bassins. Au milieu du jardin et dans les cours, on voit plusieurs de ces salles isolées, qui sont entourées d’un mur à hauteur d’appui. Le toit porte sur des piliers plantés dans le mur. Ces lieux sont pour les mandarins importans, qui s’y tiennent assis, les jambes croisées, occupés aux fonctions de leurs charges, ou attendant les ordres du prince. Les mandarins moins considérables sont assis à découvert, dans les cours ou dans les jardins ; et lorsqu’ils apprennent par certains signaux que le roi peut les voir, quoiqu’ils ne le voient pas eux-mêmes, ils se prosternent tous sur les genoux et sur les coudes.

Le jardin de Louvo n’est pas fort spacieux ; les compartimens en sont petits et formés par des briques ; les allées ne peuvent tenir plus de trois personnes de front ; mais tout étant planté de fleurs et de diverses sortes d’arbres, le mélange des salons et des jets d’eau lui donne un air agréable de simplicité et de fraîcheur.

Comme le roi fait souvent des chasses de plusieurs jours, il y a dans les forêts des palais de bambou, ou plutôt des tentes fixes, qui n’ont besoin que d’être meublées pour le recevoir.