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rés. Le roi ou le général se tient dans le bataillon du milieu, qui est composé des meilleures troupes, pour la sûreté de sa personne. Chaque chef de bataillon occupe aussi le centre de la troupe qu’il commande ; et si les neuf bataillons sont trop gros ; ils sont divisés en neuf autres, dans le même ordre que le reste de l’armée. Chaque bataillon a seize éléphans mâles à sa queue. Chacun de ces animaux porte son étendard particulier. Il est accompagné de deux éléphans femelles ; mais les uns et les autres, sont montés chacun de trois hommes armés, sans compter les éléphans de bagage, qui sont toujours en fort grand nombre. Les Siamois prétendent qu’on ne mène les éléphans femelles que pour la dignité des mâles ; mais il est certain qu’on aurait plus de peine à gouverner les mâles, s’ils n’étaient accompagnés des femelles.

L’artillerie, dans les lieux où les rivières manquent, est portée sur des charrettes tirées par des buffles ou des bœufs. Les Siamois n’ont points d’affûts. Le combat commence par quelques coups de canon. S’ils ne le terminent pas, on se met à portée d’employer la mousqueterie et les flèches, mais jamais on n’attaque avec assez de vigueur, et l’on ne se défend jamais avec assez de constance pour en venir aux dernières approches ou à la mêlée. Ceux que la frayeur saisit les premiers se rompent et s’enfuient dans les bois. À la vérité ils se rassemblent avec autant de facilité qu’ils se sont