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au succès de ses leçons ; aussi les parens répondent-ils au prince des fautes de leurs enfans : ils ont part à leurs châtimens, et la loi les oblige, de les livrer lorsqu’ils sont coupables. Un fils qui a pris la fuite après avoir mérité d’être puni ne manque jamais de revenir et de se livrer lui-même aussitôt que la colère ou la justice du prince tourne contre son père ou sa mère, ou même contre ses parens plus éloignés, lorsqu’ils sont plus âgés que lui.

On a déjà vu qu’à l’âge de sept ou huit ans, on met les enfans dans un couvent de talapoins, dont on leur fait prendre l’habit ; c’est une profession qu’ils sont toujours libres de quitter sans honte. Ces petits moines siamois portent le nom de nen ; ils reçoivent chaque jour de leur famille tout ce qui est nécessaire à leur nourriture, et ceux qui sont distingués par leur naissance ou par leur fortune ont un ou deux esclaves pour les servir.

On leur montre d’abord à lire, à écrire et à compter, parce que rien n’est plus nécessaire à des marchands, et qu’il n’y a point de Siamois qui ne fasse quelque commerce. On leur enseigne les principes de la religion et de la morale, en leur faisant apprendre la langue balie, qui est celle de leur religion et de leurs lois. Cette langue a quelque ressemblance avec un dialecte particulier du Coromandel ; mais ces lettres ne sont connues qu’à Siam ; elle s’écrit de la gauche à la droite, comme les langues de l’Europe. Il en est de même du siamois