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scrupuleusement, que le marchand ne compte point l’argent qu’il reçoit, ni l’acheteur la marchandise qu’il achète par compte. L’heure des marchés est depuis cinq heures du soir jusqu’à huit ou neuf. Les Siamois n’ont pas d’aunes, parce qu’ils achètent en pièces complètes les mousselines et les autres toiles. On est bien malheureux à Siam lorsqu’on y est réduit à prendre de la toile par ken, qui signifie coudée ; et pour ceux qui sont dans cette misère on n’emploie point effectivement d’autre mesure que le bras.

Cependant ils ont leur brasse, qui n’est que d’un pouce au-dessous de notre toise. Ils s’en servent dans les édifices, dans l’arpentage, et particulièrement à mesurer les chemins et les canaux où le roi passe. Ainsi, de Siam à Louvo, chaque lieue est marquée par un poteau, sur lequel le nombre est écrit. Le même usage s’observe dans l’Indoustan, où Bernier nous apprend que les cosses ou les demi-lieues sont distinguées par des tourelles ou par de petites pyramides. Le coco sert de mesure à Siam pour les grains et pour les liqueurs. Comme ces espèces de noix sont naturellement inégales, on mesure leur grandeur par la quantité de cauris qu’elles peuvent contenir. Un coco ne contiendra que cinq cents cauris, tandis qu’un autre en contient mille.

Toutes les monnaies d’argent siamoises sont de la même figure et frappées au même coin, sans autre différence que celle de leur gran-