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teuils. D’autres sont entourées simplement d’une petite balustrade d’un demi-pied de haut, à l’exception du devant qui est ouvert, quoique les Siamois s’y tiennent toujours les jambes croisées. Les unes sont découvertes, d’autres ont une impériale. Dans toutes les occasions où les Français virent le roi de Siam sur un éléphant, son siége était sans impérial et tout ouvert par-devant. Aux côtés et par derrière s’élevaient jusqu’à la hauteur de ses épaules trois grands feuillages dorés, un peu recourbés en dehors par la pointe ; mais, lorsqu’il s’arrêtait, un homme à pied le mettait à couvert du soleil avec un fort haut parasol en forme de pique, dont le fer avait trois ou quatre pouces de diamètre ; et ce n’était pas une petite fatigue lorsque le vent donnait dessus. Cette sorte de parasol, qui n’est que pour le roi, se nomme pat-bouk.

On a lu, dans le premier voyage de Tachard, comment les Siamois montent sur l’éléphant. Ceux qui veulent le conduire eux-mêmes se mettent comme à cheval sur son cou, mais sans aucune sorte de selle. Ils lui piquent la tête avec un pic de fer ou d’argent, tantôt à droite, tantôt à gauche, et quelquefois au milieu du front, et lui disant de quel côté il doit tourner, quand il doit s’arrêter, et surtout quand il faut monter ou descendre. Cet animal est fort docile à la voix. Si l’on ne se donne pas la peine de le mener, on se place sur son dos ou dans une chaise, ou même sans chaise,