Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas d’autre habitation ; mais les ballons de cérémonie, ou ceux du roi, que les Portugais appellent ballons d’état, n’ont au milieu qu’un siége qui occupe presque entièrement leur largeur, et qui ne peut contenir qu’une personne armée de la lance et du sabre. Si c’est un mandarin inférieur, il n’a qu’un simple parasol pour se mettre à couvert. Un mandarin plus considérable est sur un siége plus élevé, couvert de ce que les Portugais ont nommé chirole, et que les Siamois nomment coup. C’est une espèce de berceau ouvert par-devant et par-derrière, composé de bambous fendus et entrelacés, et revêtu d’un vernis noir ou rouge. Le vernis rouge appartient aux mandarins de la main droite, et le noir à ceux de la main gauche. Les bords de la chirole sont dorés de trois ou quatre pouces. C’est la forme de ces dorures qui ne sont pas pleines, et qu’on prendrait pour de la broderie, qui distingue le degré de la dignité du mandarin. On voit quelques chiroles couvertes d’étoffe ; mais elles ne servent que pour la pluie. Celui qui commande l’équipage se place, les jambes croisées, devant le siége du mandarin, à l’extrémité de l’estrade du siége. S’il arrive que le roi passe, le mandarin descend sur son estrade et s’y prosterne, et le ballon demeure immobile jusqu’à ce que celui du monarque ait disparu.

Les chiroles et les pagaies des ballons d’état sont dorées. Chaque chirole est soutenue par des colonnes, et surmontée de plusieurs