Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tache un feu qui paraît un astre au milieu de l’air. Quelquefois on y met une pièce d’or, qui appartient à ceux qui trouvent le cerf-volant, lorsque le cordon casse. Celui du roi est en l’air chaque nuit pendant les deux mois d’hiver ; et plusieurs mandarins sont nommés pour tenir alternativement le cordon.

Laloubère nous apprend que les Siamois ont sur leurs théâtres trois sortes de spectacles. Celui qu’ils appellent cone, est une danse à plusieurs entrées, au son du violon et de quelques autres instrumens. Les danseurs sont armés et masqués. C’est moins une danse que l’image d’un combat ; et quoique tout se passe en mouvemens violens ou en postures extravagantes, ils ne laissent pas d’y mêler quelque mots. La plupart de leurs masques sont hideux, et représentent ou des bêtes monstrueuses, ou des figures diaboliques.

Le second spectacle, qui se nomme lacone, est un poème mêlé de l’épique et du dramatique, qui dure pendant trois jours, depuis huit heures du matin jusqu’à sept heures du soir. Ce sont des histoires en vers, la plupart sérieuses, et chantées alternativement par divers acteurs qui ne quittent point la scène ; l’un chante le rôle de l’historien, et les autres celui des personnages que l’histoire fait parler.

Le rabam est une double danse d’hommes et de femmes, où tout est galant, sans aucune imagé de guerre. Ces danseurs et ces danseuses ont de faux ongles de cuivre jaune. Ils chan-