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rent ; mais plus souvent c’est une paire de bœufs attelés à une charrue qui courent contre une autre paire de bœufs attelés. Les deux paires sont conduites aussi par des hommes ; mais il faut qu’en même temps chaque charrue soit soutenue en l’air par un autre homme courant, et que jamais elle ne touche à terre. Ceux qui soutiennent les charrues ont des successeurs qui les relaient aussi.

Quoique les charrues courent toutes deux de même sens, tournant toujours à droite autour de l’espace, elles ne partent pas du même lieu. L’une part du côté de l’échafaud, et l’autre du côté opposé, pour courir mutuellement l’une après l’autre ; de sorte qu’en commençant leur course, elles sont éloignées l’une de l’autre de la moitié d’un tour, ou de la moitié de l’espace quelles doivent parcourir. Elles tournent ainsi plusieurs fois autour des quatre bornes, jusqu’à ce que l’une arrive à la queue de l’autre. Les spectateurs bordent le lieu du spectacle. Ces courses donnent souvent lieu à des paris considérables ; surtout entre les seigneurs, qui font nourrir et dresser pour cet exercice de petits bœufs bien taillés. On emploie aussi des buffles au lieu de bœufs.

Les Siamois aiment le jeu jusqu’à risquer leurs biens et leur liberté ou celle de leurs enfans pour satisfaire cette passion. Ils préfèrent à tous les autres jeux celui du trictrac, qu’ils jouent comme nous, et qu’ils ont peut-être appris des Portugais. Ils jouent aux échecs