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même ton : en entrant dans le temple, ils se prosternent trois fois devant la statue.

Après la prière, ils se répandent l’espace d’une heure dans la ville pour y demander l’aumône ; mais jamais ils ne sortent du couvent sans saluer leur supérieur, en se prosternant devant lui jusqu’à toucher la terre de leur front. Comme il est assis les jambes croisées, ils prennent des deux mains l’un de ses pieds, qu’ils mettent sur leur tète. Pour demander l’aumône, ils se présentent en silence à la porte des maisons ; et si rien ne leur est offert, ils se retirent avec le même air de modestie : mais il est rare qu’on ne leur donne rien, et leurs parens fournissent d’ailleurs à tous leurs besoins. Quantité de couvens ont des jardins, des terres labourables et des esclaves pour les cultiver ; leurs terres sont libres d’impôt. Le roi n’y touche jamais quoiqu’il en ait la propriété, s’il ne s’en est dépouillé par écrit.

Au retour de la quête, les talapoins ont la liberté de déjeuner ; ils étudient ensuite ou s’occupent suivant leur goût et leurs talens, jusqu’à midi, qui est l’heure du dîner ; dans le cours de l’après-midi, ils instruisent les jeunes talapoins. Laloubère ajoute qu’ils en passent une partie à dormir. Vers la fin du jour, ils balaient le temple ; après quoi ils y emploient, comme le matin, deux heures à chanter. S’ils mangent le soir, c’est uniquement du fruit. Quoique leur journée paraisse remplie par cette variété d’exercices, ils trouvent le