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le tirent près des oreilles, seul endroit par lequel il puisse être blessé mortellement. Une de ses propriétés est de découvrir tout par l’odorat. Au reste, toutes les parties de son corps sont médicinales : sa corne est surtout un puissant antidote contre toutes sortes de poisons ; elle se vend quelquefois jusqu’à cent écus : on tire même quelque utilité de son sang, qu’on ramasse avec soin pour en faire un remède qui guérit les maux de poitrine et plusieurs autres. »

Entre quelques animaux qui paraissent propres au royaume de Siam, Gervaise admire certains oiseaux plus grands, dit-il, que les autruches, et dont le bec a deux pieds de long : c’est l’oiseau que les naturalistes appellent grand-gosier ou pélican, et les Siamois noktho.

Le mélange de la chaleur et de l’humidité produit à Siam des serpens d’une monstrueuse longueur : il n’est pas rare de leur voir plus de vingt pieds de long, et plus d’un pied et demi de diamètre ; mais les plus grands ne sont pas les plus venimeux. Gervaise parle avec horreur de celui qui n’a guère plus d’un demi-pied de long, et qui n’est pas si gros que le doigt, mais dont le venin est fort subtil, et que sa petitesse aide à s’insinuer partout. Le même écrivain a vu dans le royaume de Siam des serpens de toutes les couleurs, et plusieurs sortes de scorpions, dont l’un est de la grosseur d’une grosse écrevisse et d’un poil gris