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haut. L’indigo d’Amandabad s’aplatit, et reçoit la forme d’un petit gâteau. Les marchands qui veulent éviter de payer les droits d’un poids inutile, avant de transporter l’indigo d’Asie en Europe, ont soin de le faire cribler, pour ôter la poussière qui s’y attache. C’est un autre profit pour eux, car ils la vendent aux habitans du pays, qui l’emploient dans leurs teintures. Ceux qui sont employés à cribler l’indigo y doivent apporter des précautions : pendant cet exercice, ils ont un linge devant le visage, avec le soin continuel de tenir les conduits de la respiration bien bouchés, et de ne laisser au linge que deux petits trous vis-à-vis des yeux. Ils doivent boire du lait à chaque demi-heure ; et tous ces préservatifs n’empêchent point qu’après avoir travaillé pendant huit ou dix jours, leur salive ne soit quelque temps bleuâtre ; on a même observé que, si l’on met un œuf le matin près des cribleurs, le dedans en est tout bleu le soir, lorsqu’on le casse.

À mesure qu’on tire la pâte des corbeilles avec les doigts trempés dans de l’huile, et qu’on fait des morceaux, on les expose au soleil pour sécher. Les marchands qui achètent l’indigo en font toujours brûler quelques morceaux, pour s’assurer qu’on n’y a pas mêlé de sable ; l’indigo se réduit en cendre, et le sable demeure entier. Ceux qui ont besoin de graine pour en semer laissent, la seconde année, quelques pieds sécher sur l’herbe, les coupent