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et en recueillent la semence. Quand la terre a nourri l’indigo pendant trois ans, elle a besoin d’une année pour se reposer avant qu’on y en sème d’autre.

Le markarekau, bel arbre par sa hauteur et son étendue, n’est pas moins remarquable par son utilité ; ses racines sont réellement hors de terre, où elles ne tiennent que par un petit bout, ce qui le fait paraître comme suspendu sur des pilotis et des arcades au travers desquelles on voit le jour ; elles sont longues, grosses, belles et polies. Lorsque les Indiens, surtout aux Maldives, ont besoin de bois uni, ils coupent une partie de ces racines, et n’en laissent pas ordinairement plus de quatre pour soutenir l’arbre, qui, sans être endommagé, en pousse d’autres avec une nouvelle vigueur. Ses fleurs sont longues d’un pied, grosses, blanches, doubles, et jettent une odeur très-douce. Le fruit est de la grosseur d’une citrouille, rond, couvert d’une peau dure et divisée par carreaux qui pénètrent jusqu’au centre ; sa couleur est incarnate. Le gros fruit ne se mange point, mais il est rempli de pignons d’un excellent goût ; les feuilles ont une aune et demie de longueur et sont larges d’un empan : on les divise en deux peaux, sur lesquelles on peut écrire avec de l’encre comme sur du parchemin. Le bois est humide, poreux et rempli de filamens qui ne permettent pas d’en faire beaucoup d’usage.

Le mangoustan est un excellent fruit