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à une petite poire : il est d’abord verdâtre et acerbe ; mais en mûrissant il prend une couleur jaunâtre, et une saveur douce. La chair en est blanche ou couleur de chair, succulente, ayant quelquefois le parfum de la framboise ou de la fraise ; quoi qu’il soit un peu astringent, il est aussi agréable que sain. On en fait de très-bonnes confitures sèches et liquides. Les semences mêlées à la pulpe ne se digèrent pas ; les hommes et les animaux les rendent entières, et elles conservent toujours leur faculté végétative. Aussi le gouyavier se multiplie-t-il prodigieusement dans son pays natal, et l’on est souvent obligé de l’arracher. Cependant il ne réussit pas bien également partout. Sa présence indique en général un bon terrain. Son bois est bon à brûler ; on en fait d’excellent charbon pour les forges.

Les Anglais nomment le bananier platanetrée ; ce que les traducteurs ignorans ou négligens rendent par plantain, ou plantain en arbre. En portugais on nomme cet utile végétal pacoeiva et figueira, d’où vient la dénomination de figuier par laquelle il est souvent désigné : l’ignorance des noms qu’on lui donne dans divers pays a souvent causé de la confusion dans les relations des voyageurs qui le voyaient pour la première fois : en Chine on le nomme pacquo ; au Japon, bafo ; à Java, pisang ; au Bengale, quelli ; au Malabar, bala ; à Ceylan, kehelbaba. Les livres des voyageurs sont remplis de détails intéressans sur le bana-