Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/380

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout parmi les mahométans. Il a le double de grains de plus que le gros ; et les Maures se font honneur de faire paraître beaucoup de grains dans leurs alimens. On prétend que tout le poivre que les Hollandais enlèvent sur la côte de Malabar ne leur revient, par leurs échanges, qu’à trente-huit piastres les cinq cents livres ; et que sur les marchandises qu’ils donnent dans ce commerce, ils gagnent encore cent pour cent. On ajoute qu’il serait facile de s’en procurer, argent comptant, pour vingt-huit ou trente piastres ; mais, à ce prix même, ce serait l’acheter plus cher que les Hollandais. Le poivre long, qui est assez commun dans toutes les Indes, surtout dans les états du grand-mogol, y est ordinairement à fort bon compte, et se vend toujours deux tiers de moins.

La racine de quil ou quirpèle, que les Portugais ont nommée pao de cobra, et les Hollandais bois de serpent, est d’un blanc qui tire un peu sur le jaune, fort dure et fort amère : on la broie avec de l’eau et du vin de palmier, pour s’en servir contre les fièvres chaudes, contre les morsures de serpent, et contre la plupart des venins. Elle tire son nom indien d’un petit animal, la mangouste, qui est ennemi des serpens jusqu’à les attaquer lorsqu’il en voit. Les indigènes racontent qu’il court à cette racine pour en manger, aussitôt qu’il se sent blessé dans le combat. Cette racine est celle d’un arbrisseau dont les feuilles sont ovales, lancéolées, lisses ; ses fleurs qui pous-