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ensuite, lorsqu’on les blesse, un suc laiteux qui se coagule à l’instant en une substance visqueuse, filante, qui, durcie à l’air, ressemble à la cellule de l’insecte. Les naturels du pays font, de ce suc bouilli avec des huiles, une glu capable de prendre les paons ou les plus grands oiseaux.

On tire par incision du praso une résine médicinale si semblable à la gomme-laque, qu’on pourrait aisément s’y méprendre ; ce qui donne lieu de penser que les insectes ont probablement fort peu de peine à changer la sève de ces arbres pour en former leurs cellules. On voit rarement la gomme-laque sur le bheir ; elle est inférieure à celle qu’on trouve sur les autres arbres. On en rencontre aussi quelquefois sur le croton porte-laque.

On trouve principalement la gomme-laque, sur les montagnes incultes des deux côtés du Gange, où elle est si abondante, que, quand même la consommation en serait dix fois plus grande, les marchés n’en manqueraient jamais.

Les naturels du pays consomment une grande quantité de laque en écaille pour faire des anneaux peints et dorés de plusieurs manières, qui servent de bracelets aux femmes. On en fait des chapelets, des chaînes pour des colliers et d’autres ornemens de femmes.

La laque sert à faire de la cire à cacheter, des ouvrages en laque, des vernis, des meules à aiguiser, en incorporant du sable dur avec cette résine ; des couleurs pour la peinture,