Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/398

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’à la Chine, il se trouve en quelques endroits des rubis, mais plus de rubis balais que d’autres, et beaucoup de spinelles, de saphirs et de topazes. Ces montagnes ont des mines d’or. Tavernier, qui s’était attaché particulièrement à la connaissance et au commerce des pierres précieuses, assure qu’il ne sort pas tous les ans du Pégou pour cent mille écus de rubis, et que dans le nombre de toutes ces pierres à peine s’en trouve-t-il une de trois ou quatre carats qui soit belle ; ce qu’il attribue à l’extrême jalousie du roi, qui n’en laisse sortir aucune sans l’avoir vue, et qui retient toutes celles qui lui plaisent. Tous les rubis se vendent au poids, que les Indiens nomment ratis, qui est à trois grains et un deuxième ou sept huitièmes de carat. Un rubis qui passe six ratis n’a plus de règle pour le prix. Le même voyageur observe qu’on appelle rubis, au Pégou, toutes les pierres de couleur, et qu’on ne les distingue que par la couleur même. Ainsi, dans le langage des Pégouans, le saphir est un rubis bleu ; l’améthyste, un rubis violet ; la topaze, un rubis jaune.

Dans l’Indoustan et l’île de Ceylan, c’est surtout dans les rivières que l’on rencontre les pierres-précieuses.

La turquoise ne se trouve que dans la Perse, et se tire de deux mines : l’une, qui se nomme la Vieille-Roche, à trois journées de Meched, au nord-ouest, près de Nichabour, l’autre, qui n’en est qu’à cinq journées, et qui porte