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ne durent pas trente ans sans la perdre, et que la chaleur du pays, ou la sueur de ceux qui les portent, leur fait prendre un vilain jaune. Du temps de Tavernier, le cheik arabe, qui était demeuré en possession de Mascate, après l’avoir enlevé aux Portugais, comptait entre ses trésors une des plus belles perles du monde. « Elle est, dit ce voyageur, moins estimable pour sa grosseur, qui n’est que du poids d’un peu plus de douze carats, que pour sa parfaite rondeur et pour l’excellence de son eau qui la rend presque transparente. Le grand-mogol lui en avait fait offrir inutilement jusqu’à cent vingt mille livres.

3o. La pêcherie de Manar, dans l’île de Ceylan : ses perles sont les plus belles qu’on connaisse pour l’eau et la rondeur ; mais il est rare qu’elles passent trois ou quatre carats.

4o. Celle du cap de Comorin, qui se nomme simplement Pêcherie, comme par excellence, quoique moins célèbre aujourd’hui que celles du golfe de Persique et de Ceylan.

5o. Enfin celles du Japon, qui donnent des perles assez grosses et de fort belle eau, mais ordinairement fort baroques.

Ceux qui pourraient s’étonner de ce que l’on porte des perles en Orient, d’où il en vient un grand nombre, doivent apprendre que dans les pêcheries d’Orient il ne s’en trouve point d’aussi grands poids que dans celles d’Occident, sans compter que les monarques et les seigneurs de l’Asie paient bien