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10e degré de latitude nord qu’à l’île de Baharein, qui est presque au 27e ; aussi se trouve-t-il peu de perles jaunes entre celles qui viennent de Manar. Il paraît au fond, par le témoignage de tous les voyageurs, que les Orientaux sont du goût de l’Europe pour la blancheur. Ils aiment, comme nous, les perles les plus blanches, les diamans les plus blancs, le pain le plus blanc, les femmes les plus blanches.

Dans les mers orientales, la pêche des perles se fait deux fois l’année : la première, aux mois de mars et d’avril, et la seconde dans ceux d’août et de septembre. La vente des perles se fait depuis le mois de juin jusqu’au mois de novembre ; mais il se passe des années sans aucune pêche. Ceux qui entreprennent de faire pêcher veulent s’assurer auparavant du succès ; ils envoient sur les bancs de la pêcherie sept ou huit barques, dont chacune rapporte un millier d’huîtres. On les ouvre ; et s’il ne se trouve pas dans chaque millier pour la valeur de cinq fanos de perles, on conclut que la pêche ne sera pas assez bonne pour compenser les frais, et l’on y renonce pour toute l’année.

Les marchands sont obligés d’acheter les huîtres au hasard, et de se contenter de ce qu’ils y trouvent. Les grosses perles sont rares, surtout à la pêcherie de Ceylan : la plupart sont des perles à l’once et à piler. Il s’en trouve quelques-unes d’un demi-grain, et d’un grain ;