Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/410

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provisions de bouche : ils ne sont traînés que par des bœufs. Les coussins, les rideaux et les autres commodités y sont fournis abondamment ; mais ces voitures ne sont pas suspendues. On ne sera pas surpris que les bœufs qu’on y attelle coûtent jusqu’à cinq cents roupies, si l’on considère qu’ils sont capables de faire des voyages de soixante journées, à quinze lieues par jour, et toujours au trot. Au milieu de la journée on leur donne à chacun deux ou trois pelotes de farine de froment, pétrie avec du beurre et du sucre noir. Le soir, leur ordinaire est de pois chiches, concassés et trempés une demi-heure dans de l’eau. Le loyer d’un carrosse est ordinairement d’une roupie par jour.

Ceux qui ne veulent rien épargner pour leur commodité prennent un palanquin, dans lequel on voyage fort à l’aise. C’est une sorte de lit, long de six ou sept pieds et large de trois, avec un petit balustre qui règne à l’entour. Une canne de bambou, qu’on plie de bonne heure pour lui faire prendre la forme d’un arc, soutient la couverture du palanquin, qui est de satin ou de brocart ; et lorsque le soleil donne d’un côté, un valet qui marche à pied prend soin d’abaisser cette espèce de toit. Un autre valet porte au bout d’un bâton une rondache d’osier couverte de quelque belle étoffe pour seconde défense contre l’ardeur du soleil, surtout lorsque le voyageur se tourne et se trouve exposé à ses rayons.