Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’épouvante. Ils bénissent aussi les maisons neuves par une espèce de consécration.

Les thay-de-lys sont consultés sur les lieux favorables aux enterremens ; et si l’on se rappelle de quelle importance ce choix est pour les Tonquinois, on jugera que cette classe de magiciens est fort employée.

Les ba-co-tes sont une autre espèce d’imposteurs qui n’exercent la magie que pour le peuple, et dont le salaire est aussi vil que leurs fonctions.

Baron s’étend peu sur les temples du Tonquin. La religion des grands les exclut ; et celle du peuple ne lui inspire pas assez de zèle pour l’avoir porté à le signaler par de grands édifices. Ce ne sont que de simples appentis ouverts de tous côtés, au milieu desquels on voit quelques idoles suspendues ou soutenues par quelques planches, sans autel et sans aucun ornement. Le pavé est élevé de quelques pieds pour le garantir des inondations ; et l’on y monte ordinairement par quelques degrés qui règnent alentour, et qui donnent entrée par toutes les faces. La forme générale de ces temples est un carré long.

La plus grande partie de cette contrée est basse et plate , assez semblable aux Provinces-Unies par ses canaux et ses digues. Ses frontières sont des montagnes du côté du nord, de l’ouest et du sud. Elle est arrosée par le Song-Koï, grand fleuve dont il a déjà été question ; mais elle en a plusieurs autres considérables,