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de toutes parts, entre deux terrasses pavées de briques et entourées de balustrades, dont l’une regarde le septentrion et l’autre le midi. Ce pavillon convenait parfaitement au dessein des mathématiciens : on y découvrait tout le nord, dont la vue leur était surtout nécessaire, parce que c’est le midi pour le pays du Cap. Vanderstel leur abandonna la disposition d’un lieu si agréable et si commode, qu’il a porté depuis, parmi les Hollandais, le nom d’observatoire.

On remit à la voile le 7 juin. La navigation fut dangereuse et pénible jusqu’au 5 août, qu’on découvrit une grande terre que l’on reconnut pour l’île de Java, dont on se croyait fort éloigné.

L’ambassadeur français s’était flatté de se procurer des rafraîchissemens dans la rade de Bantam ; mais les Hollandais, à demi maîtres de cette ville depuis qu’ils avaient prêté leurs forces au jeune roi pour faire la guerre à son père, furent alarmés de voir paraître le pavillon de France, et craignirent pour leur établissement, qu’ils travaillaient alors à affermir. Le gouverneur du fort refusa aux Français la liberté de descendre, et pour adoucir néanmoins un refus dont il n’osait expliquer les raisons, il le pria civilement de se rendre à Batavia, où les deux vaisseaux recevraient tous les secours qu’ils pouvaient attendre de sa nation. Ils mouillèrent le 18 août dans la rade de Batavia, au milieu de dix-sept