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tres, dont quatre, ornés aussi d’un tapis de pied et de couverture d’écarlate, devaient servir aux gentilshommes de l’ambassade, et les douze autres au reste de l’équipage. Le gouverneur de Bancok s’y joignit avec les principaux mandarins du voisinage ; de sorte que le cortége était d’environ soixante-six ballons lorsqu’il se rendit à l’entrée de la rivière.

Aussitôt que les Français eurent fait leur entrée dans Siam, le seigneur Constance, qui demeurait auparavant dans le quartier des Japonais, vint se loger dans une belle maison qu’il avait près de l’hôtel de l’ambassadeur ; et pendant tout le temps que les Français furent à Siam, il tint table ouverte, non-seulement pour eux ; mais, en leur faveur, pour toutes les autres nations. Sa maison était fort bien meublée. Au lieu de tapisseries, dont les Siamois n’aiment pas l’usage, il avait fait étendre autour du divan un grand paravent du Japon, d’une hauteur et d’une beauté surprenantes. Il entretenait deux tables de douze couverts, qui étaient servies avec autant d’abondance que de délicatesse, et où l’on trouvait toutes sortes de vins d’Espagne, du Rhin, de France, de Céphalonie et de Perse. On y était servi dans de grands bassins d’argent, et le buffet était garni de très-beaux vases d’or et d’argent du Japon fort bien travaillés.

À la cour de Siam, on ne donne jamais que deux audiences aux ambassadeurs, celle de l’arrivée, et celle du congé. Souvent même on n’en