Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mides, est renfermé dans une espèce de cloître carré, dont chaque côté a plus de cent vingt pas communs de longueur, sur environ cent pieds de large et quinze de hauteur. Les galeries du cloître sont ouvertes du côté de la pagode ; le lambris est peint et doré à la moresque. Au-dedans des galeries, le long de la muraille extérieure, qui est toute fermée, règne un long piédestal à hauteur d’appui, sur lequel sont posées plus de quatre cents statues d’une très-belle dorure et disposées en très-bel ordre. Quoiqu’elles ne soient que de brique dorée, elles paraissent assez bien faites ; mais elles sont si semblables, que, si leur grandeur n’était pas inégale, on les croirait toutes sorties du même moule. Parmi ces figures, Tachard en compta douze de taille gigantesque ; une au milieu de chaque galerie, et deux à chaque angle, assises, à cause de leur hauteur, sur des bases plates et les jambes croisées. Il eut la curiosité de mesurer une de leurs jambes, à laquelle il trouva la longueur entière d’une toise, depuis le bout du pied jusqu’au genou, le pouce de la grosseur ordinaire du bras, et le reste du corps à proportion. Outre celles-ci, qui sont de la première grandeur, il en vit environ cent autres à demi gigantesques, qui ont quatre pieds depuis l’extrémité du pied jusqu’au genou. Enfin, parmi les premières et les secondes, il en compta plus de trois cents, dont il n’y en a guère qui soient au-dessous de la grandeur naturelle, et toutes dressées sur pied. Il ne parle