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fut une comédie chinoise divisée par actes. Différentes postures hardies et grotesques, et quelques sauts assez surprenans y servirent d’intermèdes. Tandis que les Chinois jouaient la comédie d’un côté, les Laos, qui sont des peuples voisins du royaume de Siam au nord, donnèrent à l’ambassadeur le spectacle des marionnettes des Indes, qui ne sont pas fort différentes des nôtres. Entre les Chinois et les Laos, parut une troupe de Siamois et Siamoises disposés en ronds, qui dansaient d’une manière que Tachard trouva bizarre, c’est-à-dire des mains et des pieds. Quelques voix d’hommes et de femmes qui chantaient un peu du nez, jointes au bruit de leurs mains, réglaient la cadence.

Ces jeux furent suivis de celui des sauteurs, qui montaient sur de grands bambous plantés comme des mâts de quatre-vingts ou cent pieds de hauteur. Ils se tenaient au sommet sur un seul pied, l’autre en l’air. Ensuite, mettant la tête où ils avaient le pied, ils élevaient les deux pieds en haut. Enfin, après s’être suspendus par le menton, qui était seul appuyé sur le haut des bambous, les mains et le reste du corps en l’air, ils descendaient le long d’une échelle droite, passant entre les échelons avec une agilité et une vitesse incroyables. Un autre fit mettre sur une espèce de brancard sept ou huit poignards la pointe en haut, s’assit dessus, et s’y coucha corps nu, sans porter sur d’autre appui ; ensuite il fit monter sur son