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sont en grand nombre, et ses édifices magnifiques. On y voit aussi une douane pour les droits de l’empereur sur les marchandises ; mais les recherches ne sont point incommodes, parce qu’on s’en rapporte à la déclaration des marchands. La Chine n’a point de canton où la terre soit meilleure pour la fabrique des porcelaines. Assez près de la même ville on trouve le Mé-Kiang, ou rivière d’encre, ainsi nommée de la noirceur de ses eaux, qui ne laissent pas de produire du poisson fort blanc et fort estimé.

On descendit ensuite à l’est par le Kiang, qui divise la partie orientale de la Chine de l’occidentale jusqu’à Peng-se, ville située derrière une île, à l’est de cette rivière, et comme adossée contre de fort hautes montagnes ; elle est fort bien bâtie, quoiqu’elle n’approche point de Hou-keou, qui en est à trente milles. La montagne de Sian, qui est près de la ville, est si haute et si escarpée, qu’elle passe pour inaccessible ; elle est environnée d’eau, et du côté du sud elle a une rade sûre pour les barques. Le Kiang est bordé au sud par le Ma-kang, dont le nom est devenu terrible dans toute la Chine par les naufrages qui s’y font continuellement. Les pilotes chinois ayant remarqué que le cuisinier hollandais allumait du feu pour le dîner, supplièrent à genoux les ambassadeurs de ne pas permettre qu’il achevât, parce qu’il y avait dans le lac de Po-yang un certain esprit sous