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ambassadeurs pour les observer, mais avec beaucoup de politesse et de décence. Une heure après, ils reçurent un signal qui les fit lever brusquement. En même temps, deux seigneurs tartares, dont l’office est de recevoir les ambassadeurs, vinrent les prendre, et les firent passer par une autre porte dans une seconde cour qui était environnée de soldats tartares et de courtisans ; de là ils furent conduits dans une troisième cour qui renfermait la salle du trône, les appartemens de l’empereur, et ceux de sa femme et de ses enfans. La circonférence de cette cour était d’environ quatre cents pas : elle était bordée aussi d’un grand nombre de gardes, vêtus de riches casaques de satin cramoisi.

Les deux côtés du trône étaient gardés par cent douze soldats, dont chacun portait une enseigne différente, assortie à la couleur de son habillement ; mais ils avaient tous la tête couverte d’un chapeau noir garni de plumes jaunes. Près du trône étaient vingt-deux officiers qui portaient à la main de riches écrans jaunes, dont la forme représentait des soleils. Ils étaient suivis de dix autres, qui portaient des cercles dorés de la même forme ; et ceux-ci, de six autres, qui portaient des cercles en forme de pleine lune. Après eux, on voyait seize gardes armés de demi-piques ou d’épieux, et couverts de rubans de soie de diverses couleurs. Ensuite paraissaient trente-six autres gardes, chacun portant un étendard orné d’une