Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/125

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est fort difficile de nous approcher ; et, depuis le commencement jusques aujourd’hui, les Hollandais n’étaient jamais venus nous visiter ; mais ceux qui m’ont envoyé Peter de Goyer et Jacob de Keyser, sont une bonne et sage nation. Ces deux ambassadeurs ont paru devant moi en votre nom, et m’ont apporté divers présens. Votre pays est éloigné du mien de dix mille milles ; mais vous marquez la noblesse de votre âme en vous souvenant de moi. Cette raison fait beaucoup pencher mon cœur vers vous. Ainsi je vous envoie…. (les présens étaient ici nommés). Vous m’avez fait demander la permission d’exercer le commerce dans mon pays, en apportant et remportant des marchandises ; ce qui deviendrait fort avantageux pour mes sujets. Mais comme votre pays est éloigné du mien, et que les vents sont si dangereux sur ces côtes, qu’ils pourraient nuire à vos vaisseaux, dont la perte m’affligerait beaucoup, je souhaiterais que, si vous jugez à propos d’en renvoyer ici, vous ne le fissiez qu’une fois en huit ans, et que vous n’envoyassiez pas plus de cent hommes, dont vingt auraient la liberté de venir dans ma cour. Alors vous pourriez débarquer vos marchandises sur le rivage, dans une loge qui serait à vous, sans être obligés de faire votre commerce en mer devant Canton. Il m’a plu de vous faire cette proposition pour votre intérêt et votre sûreté, et j’espère qu’elle sera de votre goût. C’est ce que j’ai jugé à propos de vous faire connaître.