Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Charles-Ambroise Mezza-Barba, qu’elle créa patriarche d’Alexandrie, et dont la légation, ajoute Duhalde, fut prudente et modérée.

Le vaisseau qui portait Mezza-Barba fit voile de Lisbonne le 25 mars 1720. Après un voyage de cinq mois et vingt-neuf jours, il arriva le 23 septembre à deux lieues du port de Macao, où il ne put entrer que le 26, parce qu’on s’était proposé de le recevoir avec des témoignages de respect qui demandaient quelques préparations. Le gouverneur de la ville alla au-devant de lui à la tête du sénat et de toute la milice, au bruit d’une décharge générale de l’artillerie. Les rues par lesquelles on fit passer le légat étaient tendues de tapisseries ornées de guirlandes et de festons. Il fut conduit avec cette pompe jusqu’au palais qui avait été préparé pour son logement, où il reçut sur un trône les compliments de plusieurs seigneurs qui vinrent le féliciter sur son arrivée. Les trois suivans furent envoyés à des cérémonies de la même nature. Le gouverneur, le sénat en corps et toutes les communautés religieuses rendirent successivement leurs respects au ministre du saint siége, tandis que, de son côté, il donna l’absolution à l’évêque de Macas et au père Monteiro, provincial des jésuites, en leur faisant jurer d’observer la bulle qui concernait les cérémonies chinoises. Il leva aussi l’interdit qui avait été jeté sur toutes les églises.