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ordres de l’empereur. Son excellence fut obligée de se mettre à genoux suivant l’usage, et de baisser plusieurs fois le front jusqu’à terre pour s’informer de la santé de sa majesté impériale. Après quantité d’autres cérémonies, les mandarins lui demandèrent s’il était vrai qu’il ne fût envoyé par le pape que pour s’assurer de la santé de l’empereur et pour remercier sa majesté de la protection dont elle avait honoré les Européens. Il répondit qu’il avait déclaré quelque chose de plus, et qu’en particulier le pape lui avait donné ordre de demander la permission de demeurer à la Chine, comme supérieur général des missionnaires, et d’obtenir pour les chrétiens de l’empire la liberté de suivre les décisions du saint siége touchant les cérémonies.

Les mandarins répliquèrent qu’il aurait dû s’expliquer d’abord avec la même clarté. Mezza-Barba, surpris de ce reproche, en appela aux premières réponses qu’il avait données par écrit ; mais Li-pin-chung, revenant à la charge, lui représenta que l’empereur ne rétracterait jamais les ordres qu’il avait donnés sur l’observation des cérémonies, et les trois autres mandarins se joignirent à lui pour ajouter qu’il n’appartenait point au pape de réformer les usages de la Chine.

Les mandarins lui firent mettre par écrit ces deux demandes. Aussitôt qu’ils se furent retirés avec cette pièce, le légat et tous les gens de sa suite furent conduits dans une mai-